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L’humaniste Guy MAMOU MANI, Co-Président de OPEN et Co-Fondateur de l’association #JamaisSansElles


L’humaniste Guy MAMOU MANI, Co-Président de OPEN et Co-Fondateur de l’association #JamaisSansElles
  • 31 Août 2020

Titulaire d’une Licence en Mathématiques, c’est lorsqu’il était Professeur de Mathématiques à Sarcelles qu’il a pris goût pour l’engagement sociétal.

Aujourd’hui, il est Co-Président du groupe OPEN qui fait partie des premières entreprises de services du numérique en France. Le groupe compte 3 800 salariés et est présent dans 14 régions françaises, en Roumanie et au Luxembourg. OPEN est côté en bourse et a réalisé un chiffre d’affaires de 304 millions d’euros en 2019.

Un engagement pour les femmes depuis dix ans

En 2011, il n’y avait que 27 % des femmes dans le numérique en intégrant les fonctions supports mais à peine 10 % de femmes dans les fonctions techniques du numérique. Face à ce constat, Guy MAMOU-MANI prend conscient de la gravité de la situation et décide d’agir.

« J’ai donc créé une Commission Femmes du Numérique présidée par Viviane CHAINE-REBEIRO » précise celui qui était à cette époque Président du Syntec Numérique, le syndicat professionnel des entreprises de services du numérique (ESN), des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologie (ICT).

Guy MAMOU-MANI est aussi à l’initiative de la convention du Syntec sur le droit à la déconnexion et se bat pour la conciliation vie privée et vie professionnelle. Pour lui « Ce genre de valeur n’a rien à voir avec le genre »
Afin de promouvoir les femmes, le Co-Président du Groupe OPEN est prêt à faire évoluer la position sur certaines questions comme les quotas : « J’ai changé d’avis sur les quotas. Je pensais qu’ils dévaloriseraient les progrès des femmes. Pourtant grâce aux quotas, on va plus vite dans la féminisation. »

#JamaisSansElles, l’histoire d’un Tweet qui fît le buzz

Quoi de plus cohérent qu’une initiative pour la promotion des femmes soit initiée via les réseaux sociaux par l’un des acteurs de référence de l’économie numérique dans l’Hexagone. Mais le buzz n’était pas prémédité.

En 2015, l’entrepreneure et journaliste Natacha QUESTER-SEMEON, très engagée dans le soutien et la promotion des femmes dans le numérique, publie sur Twitter une photo d’une réunion sur le numérique à l’Elysée où il n’y a aucune femme.

Choqué, Guy MAMOU-MANI répond au tweet en s’engageant à ne plus jamais participer à une table ronde si il n’y a pas au moins une femme. L’impact de cette décision est mieux raconté par ses soins à la page 142 de son livre L’apocalypse numérique n’aura pas lieu publié aux Editions de l’Observatoire « A ma grande surprise, ces cent quarante-quatre caractères font l’effet d’une bombe. D’abord relayé par l’économiste et entrepreneur Nicolas BOUZOU et par Henri VERDIER, alors Directeur Interministériel du Numérique et du Système d’Information et de la Communication, mon message se répand sur les réseaux sociaux et suscite, à travers un appel solennel, l’adhésion de cent vingt décideurs qui s’engagent alors à faire de même: Ne plus participer à des évènements, débats, panels d’experts ou tables rondes sans femmes. L’effet boule de neige est tel que Natacha, Tatiana SALOMON, Cofondatrice du club Girl Power 3.0 et moi décidons, au cours d’un dîner rassemblant une vingtaine de personnalités et d’entrepreneurs du numérique, de créer une association pour transformer l’essai de cette mobilisation inédite. Destinée à promouvoir la mixité, nous lui donnons, en toute logique, le nom #JamaisSansElles. »

La particularité de l’association #JamaisSansElles est que ce sont les hommes qui s’engagent pour changer la conception des tables rondes. Ils sont aujourd’hui 320.

Pour Guy MAMOU-MANI « le combat n’est pas celui des femmes contre les hommes. C’est un code commun pour changer l’humanité. Ce mouvement féministe est humaniste. »

Féminisation au sein du groupe OPEN

Puisque le Co-Fondateur de l’un des leaders des services du numérique en France est très engagé pour la féminisation quelle est la situation dans son entreprise ?

Le groupe OPEN a obtenu une note de 94/100 pour l’Index égalité femmes-hommes. Soit l’une des meilleures notes de la profession. L’Index égalité femmes-hommes est un outil mis en place par le Ministère du Travail afin de supprimer les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes dans les entreprises.

Cet indice se compose de cinq grands critères qui évaluent les inégalités entre femmes et hommes dans les entreprises à savoir :

  • L’écart de rémunération entre femmes et hommes

  • L’écart de répartition des augmentations individuelles

  • L’écart de répartition des promotions

  • Le nombre de salariées augmentées à leur retour de congés de maternité

  • La parité parmi les dix plus hautes rémunérations

    La féminisation du Conseil d’Administration du Groupe OPEN est en route. Il est composé de deux femmes sur six et une troisième est en cours de nomination.

    Il y a 27% de femmes au sein du Groupe OPEN mais c’est déséquilibré. Au marketing par exemple les salariées sont des femmes. Mais sur les 3 400 postes techniques (concepteurs, développeurs et consultants), il y a seulement 22 % de femmes.

    Ce constat n’arrange pas Guy MAMOU-MANI « j’aimerais avoir plus de femmes chez OPEN mais elles ne sont pas assez présentes dans les études en informatique. »

    Avant de s’interroger « sur les postes techniques, il y a peu de femmes, comment donc augmenter leur nombre au COMEX quand on est déjà au maximum sur les fonctions supports ? »

    Un appel aux femmes pour la féminisation des métiers du numérique

    Le Co-Fondateur de l’association #JamaisSan- sElles a adoré le film, les femmes de l’ombre où l’on voit que dans les années 60, les premières programmeuses étaient les femmes.

    Jusque dans les années 80 en effet, dans l’informatique on avait plus de femmes que d’hommes. Dès les années 80, avec la micro informatique et le début des bons salaires, on a eu une inversion avec plus d’hommes.

    Guy MAMOU-MANI l’explique par l’image du geek. Avant de poursuivre « l’informatique et la science n’ont pas de genre. C’est un combat de société et j’ai la conviction que le numérique est en train de changer la société. Il est donc important qu’il y ait plus de femmes qui s’engagent et s’impliquent. Les femmes doivent se prendre en main et saisir les opportunités qui leurs sont offertes. Le monde va être déterminé par l’Intelligence Artificielle. Il faut donc plus de femmes qui s’y engagent. »
    Mesdames, la balle est dans votre camp.

    TT


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