Magdalena Andersson réélue première ministre de Suède après son fiasco parlementaire


Magdalena Andersson réélue première ministre de Suède après son fiasco parlementaire
@dirigeantes
  • 30 Novembre 2021

Après une rocambolesque élection-démission la semaine dernière, la chef des sociaux-démocrates a été réélue par le Parlement et va pouvoir devenir officiellement la première femme à occuper ce poste.

Cette fois est donc la bonne. Après une rocambolesque élection-démission en l’espace de sept heures la semaine dernière, la chef des sociaux-démocrates suédois Magdalena Andersson a été réélue première ministre lundi 29 novembre par le Parlement et va pouvoir devenir officiellement la première femme à occuper ce poste dans le pays.

Jusqu’ici ministre des finances, Magdalena Andersson a été élue par les députés avec 173 voix contre, 101 voix pour et 75 abstentions. En Suède, un gouvernement est approuvé tant qu’une majorité absolue de 175 députés ne vote pas sa censure. Cette économiste de 54 ans succède au premier ministre démissionnaire, Stefan Löfven.

« Un grand jour »

Sauf improbable nouvelle surprise, l’élection clôt le feuilleton de la transition du pouvoir social-démocrate provoquée par le départ de ce dernier, qui avait passé la main au début du mois après sept ans au pouvoir et à moins d’un an des législatives de septembre 2022. La présentation de son gouvernement au roi Carl XVI Gustaf, qui marque officiellement sa prise de fonctions, est attendue mardi.

« C’était un grand jour, mercredi dernier, et c’était un grand jour aujourd’hui », a déclaré la nouvelle première ministre. « Cette fois-ci, j’étais peut-être davantage préparée à être émue », a-t-elle ironisé lors d’une conférence de presse.

Lors d’une journée de parlementarisme stupéfiante mercredi dernier, Magdalena Andersson avait d’abord été élue première ministre, puis mise en minorité concernant son budget par l’opposition de droite et enfin contrainte de démissionner après le départ surprise des écologistes du gouvernement.

Du fait de ce départ du parti des Verts, l’ancienne nageuse de haut niveau va diriger un gouvernement entièrement social-démocrate. Jamais depuis la création du poste en 1876 la Suède n’avait eu de femme première ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques.

eu de dominos politique

Mme Andersson aura été la victime d’un douloureux jeu de dominos politique. Si elle s’était assuré in extremis les soutiens nécessaires pour arriver au pouvoir, grâce à un accord avec le Parti de gauche pour augmenter les petites retraites, le Parti du centre, mécontent des concessions faites à l’aile gauche, lui avait retiré son soutien pour le budget, sans pour autant bloquer son accession au pouvoir.

Conséquence : le même Parlement qui l’avait élue dans la matinée a mis son budget en minorité dans l’après-midi et a adopté celui de l’opposition de droite, préparé pour la première fois avec l’extrême droite des Démocrates de Suède (SD). Dans la foulée, son allié écologiste, seul autre parti de la coalition gouvernementale minoritaire, a claqué la porte, jugeant inacceptable de gouverner avec un budget portant le sceau de l’extrême droite. Cette décision a alors contraint Mme Andersson à rendre son tablier à peine acquis.

Un scénario inédit

« Il y a une pratique constitutionnelle voulant qu’un gouvernement de coalition démissionne lorsqu’un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause », avait-elle expliqué lors d’une conférence de presse. Bien qu’habitué aux complexités de son parlementarisme, le pays nordique n’avait jamais vécu un tel scénario.

La succession à la tête de la Suède a lieu à moins d’un an des législatives de septembre 2022, qui s’annoncent serrées. Mme Andersson devra d’ici là parvenir à convaincre les électeurs. Avec quelque 25 % dans les sondages, le Parti social-démocrate garde son rang de première formation politique de Suède, mais est proche de ses planchers historiques. Il devra contrer son grand rival, le parti conservateur des Modérés, dans une nouvelle configuration. Ce dernier s’est rapproché de l’extrême droite des Démocrates de Suède et est désormais prêt à gouverner avec son appui au Parlement.

Source : AFP


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