LEADERSHIP AU FEMININ, LEVIER DE PERFORMANCE


LEADERSHIP AU FEMININ, LEVIER DE PERFORMANCE
@Bel Lauretta TENE
  • 18 Juillet 2022

« … Maman, tu nous manques à CT ».

Tel est le message reçu d’un salarié après plus de huit ans que je sois partie de cette entreprise.

Ce fut un réel plaisir de recevoir ce message. J’en reçois beaucoup dans ce sens. Dans l’une de mes analyses, je soulignais qu’il y a des salarié.es qui ont donné mes prénoms à leurs filles. Elles sont plus de cinq filles dont deux jumelles (Bel Lauretta et Bel Laurette).

Au-delà de ce sentiment de joie, cette phrase fait réfléchir. 

« Maman ou Madame ? ».

Après tout est-ce que ce qui compte c'est  le résultat, la performance de l'entreprise?


Le leadership au féminin, est-il un levier pour la performance des entreprises ?

 Le leadership au féminin est-il un levier pour la performance des entreprises ?

Vous pourrez l’appeler comme vous le voulez : Management féminin, leadership féminin ou leadership au féminin comme nous l’appelons, la vraie question c’est plutôt, qu’est-ce que ça peut apporter à l’entreprise de féminiser ses postes clés ?

Lorsqu’une femme est aux commandes, l’entreprise est-elle plus performante que si c’était un homme ?

Nous verrons tout au long de ce dossier, des études qui ont été menées par certains cabinets de recherches, des données chiffrées qui alertent sur la non-implication des femmes dans l’économie mondiale, des sorties des figures emblématiques sur cette question de performance financière en lien avec le leadership au féminin et bien évidemment notre recherche personnelle en collaboration avec le cabinet Afrique RSE www.ia-rse.com .

Antonio GUTERESS, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), alerte sur les conséquences du manque d'implication des femmes dans l’économie mondiale.

Selon Antonio GUTERESS, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU),« les études montrent que si les femmes pouvaient participer de manière égale à l’économie, le PIB mondial pourrait augmenter de 26% soit l’équivalent de 12 000 milliards de dollars d’ici à 2025. L’autonomisation économique des femmes contribue à des économies plus stables et résilientes et à des sociétés plus pacifiques. C’est aussi une condition nécessaire à la réalisation des Objectifs de Développement Durable ».

Lors d’une autre intervention, ce dernier avait signifié que « l’égalité des sexes est fondamentalement une question de pouvoir. Lorsque nous excluons les femmes, tout le monde en paye le prix. Quand nous incluons les femmes, c’est le monde entier qui gagne ».

Christine LAGARDE, ex-Directrice Générale du Fonds monétaire internationale martèle et démontre que leadership est un levier pour la performance des États et des entreprises

Lors de l’effondrement la banque Lehman Brothers, Christine LAGARDE à l’époque, Directrice Générale du Fonds monétaire internationale avait fait une sortie lors des 10 ans de la crise en disant « si Lehman Brothers s’était appelée Lehman Sisters, la situation des banques en 2008 aurait été bien différente ».

Dans une interview accordée au journal The Guardian le 1er Mars 2019, Christine LAGARDE lorsqu’elle occupait encore le poste de Directrice Générale du Fonds monétaire internationale avait affirmé que « les recherches récentes du Fonds ont montré que les avantages de l’égalité des sexes sur le lieu du travail sont encore plus bénéfiques qu’on ne le pensait à l’origine. Les femmes apportent de nouvelles compétences au travail et elles contribuent à accroître la productivité. C’est dans les pays qui sont les moins avancés sur l’égalité des sexes comme la Turquie, la Malaisie ou l’Arabie Saoudite, que l’économie pourrait s’accroître de 35% car l’égalité des genres signifie une croissance plus forte, une réduction, une amélioration de la vigueur de l’économie et un pays plus diversifié et axé sur les exportations ».

Dans un autre discours prononcé à Séoul, le 5 Septembre 2017 devant le Réseau Coréen des Femmes dans la finance, l’ex-Patronne du FMI affirmait que « promouvoir l’autonomisation des femmes est bien entendu, un impératif moral, mais c’est aussi une exigence macroéconomique. Aussi sommes-nous nombreuses et nombreux à défendre cet objectif et le FMI ne fait pas exception. La participation de la femme à l’économie dynamise la croissance, diversifie l’activité, réduit les inégalités de revenus et atténue les effets du changement démographique ».

Christine LAGARDE a également cité, à cette occasion, une étude réalisée par les services du FMI sur 2 millions d’entreprises dans 34 pays européens qui a conclu qu’en ajoutant une femme dans les conseils d’administration, le rendement des actifs des entreprises pouvait gagner entre 8 et 13 points de base. Dans les secteurs créatifs et high-tech, cette augmentation peut aller jusqu’à 30 points de base.

Selon elle, « Outre l’effet sur les bénéfices, une présence plus forte des femmes dans les conseils d’administration peut améliorer la gouvernance d’entreprise. Une étude des services du FMI constate également que la féminisation des conseils d’administration bancaires et des instances de contrôle bancaire va de pair avec une plus grande stabilité du secteur. De manière plus précise, les banques où les femmes sont plus nombreuses présentent des marges de fonds propres plus importantes et des ratios de créances improductives plus faibles ».

Le Programme des Nations Unies pour le Développement tire la sonnette d'alarme et publie son rapport sur l’impact des inégalités homme/femme

D’après le Rapport sur le Développement Humain en Afrique 2016 « accélérer les progrès en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes » publié par le Programme des Nations Unies pour le Développement, les pertes économiques totales annuelles dues aux écarts entre les genres sur le marché du travail depuis 2010 coûtent 95 milliards de dollars US en moyenne par an en Afrique Subsaharienne et ont culminé à 104 milliards de dollars en 2014 soit 6% du PIB régional.

De son côté, l’Organisation Internationale du Travail encourage les femmes à entrer dans le monde professionnel, ce qui a un impact sur le plan financier

Selon le rapport « Femmes d’affaires et femmes cadres : une montée en puissance » de l’Organisation International du Travail, l’équilibre entre les sexes est de plus en plus considéré comme une bonne chose pour les affaires. L’entrée des femmes de plus en plus nombreuses sur le marché du travail a été un moteur de croissance et de compétitivité mondiales de premier plan et un nombre croissant d’études aboutissent à la conclusion que l’équilibre entre les sexes dans les équipes dirigeantes et les conseils d’administrations présente apparemment un intérêt sur le plan financier.

Le magazine Dirigeantes, leadership au féminin en collaboration avec le cabinet Afrique RSE mène son enquête et tire des conclusions

De notre côté, afin de mener une enquête sur la question, en Juin 2016, nous organisons pour la première fois en collaboration avec le cabinet Afrique RSE www.ia-rse.com , un Dîner-Débat Des Dirigeantes (4D) https://lc.cx/I9wQu4 au Cameroun à Douala sur le thème : Management féminin, levier de performance des entreprises ?

Lors de cette rencontre qui a réuni près de cinquante femmes dirigeantes (50), le panel constitué de quatre dirigeantes :

-      Adèle KAMTCHOUANG, PDG de Tropik Industries,

-       Françoise BAYEMI, Directrice Générale de Fruitscam,

-      Caroline SACK KENDEM, CEO EZ PARK S.A et Présidente AWEP (African Women Entrepreneurship Program),

-      Bettina GUEMTO, Directrice Générale de BIOTEC BRODERIE.

Certes, les panelistes n’étaient pas toutes d’accord, mais il ressort qu’effectivement il y a un lien entre le leadership au féminin et la performance financière.

De son côté, Caroline SACK, CEO EZ PARK S.A et Présidente AWEP (African Women Entrepreneurship Program), non favorable pense qu’il faut garder l’appellation « Madame » et non « Maman » pour éviter toute familiarité car il s’agit d’une entreprise. Mais est d’accord sur le fait qu’il y a un lien entre le leadership au féminin comme nous l’appelons et la performance financière des entreprises.

En phase avec Caroline SACK, l’allemande Bettina GUEMTO, Directrice Générale de BUETEC BRODERIE pense que l’appellation « Madame » est plus appropriée pour le monde professionnel.

Pour Adèle KAMTCHOUANG, PDG de Tropik Industries, qui est appelée la « mère », il n’y a pas de problèmes à cette appellation. Les liens sont renforcés et c’est ce qu’il faut dans une entreprise. Après tout, ce qui compte c’est la santé financière de l’entreprise. Par contre, il ne faut pas tomber justement dans la familiarité. Lorsqu’il faut sanctionner, il ne faut pas hésiter de le faire.

Le cas de cette dirigeante qui a d’ailleurs fait la UNE du magazine Dirigeantes, leadership féminin nous démontre qu’il y a vraiment une touche féminine lorsqu’une femme est aux commandes et qu’au final cette touche impacte considérablement la performance financière de l’entreprise.

La preuve, elle est partie de Stagiaire à PDG de Tropik Industries (ex Unilever Cameroun).

Lorsqu’elle prend les rênes de l’entreprise en qualité de PDG, l’entreprise est dans une situation financière très critique, prête à déposer le bilan, très endettée auprès des salarié.es, banques et fournisseurs.

Son prédécesseur, lui avait pris la clé des champs laissant ainsi l’entreprise dans un état chaotique.

Sous son leadership, Adèle KAMTCHOUANG a relevé l’entreprise au bout d’une année. Dès lors, Tropik Industries est devenue une entreprise prospère dont les voyants sont au vert.

Pour Françoise BAYEMI, Directrice Générale de Fruitscam,  l’une des panélistes de cette rencontre que nous avons organisée, il existe bel et bien un leadership au féminin. Elle a très vite rejoint l’idée et la vision de Adèle KAMTCHOUANG. La particularité de Madame BAYEMI est son engagement pour les femmes. Elle embauche en majorité des femmes dans son entreprises. D’ailleurs, pour leur permettre d’être plus performantes, elle a créé des garderies d’entreprises.

Bel Lauretta TENE, donne son avis et partage son expérience sur le lien entre le leadership au féminin et la performance financière des entreprises

Assurément, vous me demanderez et vous-même Bel Lauretta TENE, quelle est votre position ?

Comme je l’ai dite plus haut, les salarié.es m’appelaient aussi « Maman ». Mais mon secret était les procédures. Qu’on vous appelle « Maman ou Madame », lorsque les procédures sont en place, cela peut impacter positivement la santé financière de l’entreprise. Les procédures aident beaucoup et sont nécessaires pour le bon fonctionnement de l’entreprise.

Évidemment vous me demanderez, quelles étaient les performances de l’entreprise ? L’entreprise était très en bonne santé. D’ailleurs, nous avons à l’époque été félicité par le Groupe car nous avions battu le record du terminal à conteneurs le plus performant en Afrique Subsaharienne.

Les salarié.es quant à eux étaient très heureux.ses.  D’ailleurs, après mon départ, mon remplaçant n’a pas pu tenir plus de sept ans. Il a quitté le poste suite à une grève des salarié.es.

On peut donc comprendre pourquoi, ces salarié.es m’écrivent toujours et regrettent mon départ.

Hélas, mon regard est tourné vers autre chose !

Aujourd’hui, entrepreneure et plus que jamais engagée pour le leadership au féminin, nous avons décidé d’encourager et de privilégier les candidatures féminines dans nos entreprises actuelles.

Les caractéristiques qui font que les femmes aient un leadership qui impacte la performance financière des entreprises

« Maman ou Madame », le leadership des femmes est apprécié, voire même très apprécié. Elles impactent positivement la performance financière des entreprises.

Les femmes ont une touche particulière, managent mieux que certains hommes ce qui impactent positivement les entreprises qu’elles dirigent.

Il y a certaines caractéristiques qu’on trouve chez les femmes et  qui contribuent à un meilleur leadership ainsi qu’à un meilleur rendement des entreprises qu’elles gèrent :

-      Elles communiquent mieux,

-      Elles bâtissent des communautés,

-      Elles font preuve de plus de patience,

-      Elles suscitent la patience dans le travail,

-      Elles sont plus honnêtes.

Dans une étude menée par Jack ZENGER et Joseph FOLKMAN, les femmes sont perçues comme ayant un meilleur leadership sur un échantillon de 7280 managers dont 64% d’hommes et 36% de femmes ce qui impacteraient la performance des entreprises.

Le témoignage de Jack MA, Co-fondateur et ancien Président exécutif du groupe Alibaba qui a choisi de féminiser plus de 50% de son personnel

Lors de la conférence mondiale 2017 des femmes et de l'entrepreneuriat à Hangzou, pendant son interview, Jack MA, le magnat des affaires, l’investisseur et Philanthrope chinois, n'a pas hésité de dire pourquoi il embauchait plus de femmes dans son entreprise .

Savez-vous quelle était sa réponse à cette question ? Il avait simplement répondu qu’en embauchant plus de femmes, son entreprise est très prospère. Son entreprise compte plus de 50% de femmes.

"les femmes sont la clé du  succès de Alibaba. La persévérance des femmes et leur attention aux détails dépassent leurs homologues masculins à l'ère de la robotique. Dans une autre vie,j'aimerai être maman" avait déclaré l'homme d'affaires chinois.

Le Cabinet Mckinsey se prononce et publie son étude sur l’impact du leadership au féminin sur la performance des entreprises

Dans un article publié dans Les Echos du 11 Octobre 2007, intitulé « le leadership féminin influe sur la performance financière des entreprises », ce magazine mettait en exergue une étude du célèbre cabinet McKinsey qui démontrait que les entreprises qui avaient au moins trois femmes dans leurs instances dirigeantes étaient plus performantes sur le plan financier et organisationnel.

En Mars 2019, soit douze ans après, le même magazine faisait ressortir une autre étude du cabinet McKinsey qui cette fois-ci était plus approfondie.  La même étude était basée trois scientifiques.

Dans cet article, on peut lire ceci : « l’étude Mckinsey a identifié 9 comportements managériaux essentiels pour qu'une entreprise atteigne la performance financière et organisationnelle. Parmi eux, 3 sont prépondérants chez les femmes dirigeantes. Il s'agit du souci du développement des autres (notamment via le mentorat et la formation), de la claire définition des objectifs assignés à chacun assortie de la reconnaissance du travail accompli et, enfin, du sens de l'exemplarité (qui passe par le souci de s'attacher aux conséquences éthiques des décisions). Contrairement à, d'une part, la prise de décision individuelle et, d'autre part, le contrôle assorti d'actions correctrices, qui restent l'apanage des hommes dirigeants. Deux autres comportements, la vision mobilisatrice pour l'avenir (ou l'inspiration) et la prise de décision participative sont aussi un peu plus fréquents chez les femmes. En revanche, les dirigeants hommes comme femmes adoptent une attitude similaire face à leurs subordonnés sur deux terrains : la stimulation intellectuelle et la communication efficace. Mieux, McKinsey  après identification de 14 tendances clefs a aussi diligenté un sondage international auprès de 1.000 dirigeants afin de les interroger sur les tendances les plus susceptibles de façonner l'économie mondiale des cinq prochaines années. « Parmi les 4 tendances jugées prioritaires, à l'exception de la stimulation intellectuelle pratiquée par tous les dirigeants, 3 correspondent à un comportement prédominant chez les femmes : l'inspiration, la prise de décision participative ainsi que la claire définition des objectifs, assortie de la reconnaissance du travail accompli », souligne Sandrine Devillard, Directrice associée chez McKinsey & Company. De quoi finir de convaincre de la nécessité tout à la fois de développer la mixité dans les équipes de direction et de diversifier les formes de leadership ».

Cinq ans après, le magazine Dirigeantes, leadership relance son enquête sur le lien entre le leadership au féminin et la performance financière des entreprises

De notre côté, nous avons pour la deuxième fois organisé un Dîner Débat Des Dirigeantes (4D)  https://lc.cx/JfC8Z8 sur la même thématique « leadership au féminin, levier de performance pour les entreprises ? ».

Un 4D réunissant près de cinquante (50) dirigeantes, le panel était composé de dirigeantes suivantes :

-      Ghislaine TESSA KETCHA, Directrice Générale de Millenium Immobilier S.A, spécialisée dans le BTP et engagée pour la diversité,

-       Céline S. TAYOU, CEO de Aroma 24/7, Créative Cake,

-      Professeure Gisèle ETAME LOE, Directrice Générale de GENEMARK,

-      Hermine Dolores BOUM, Directrice des Ressources Humaines du Groupe SABC

C’est vrai que les avis sont toujours partagés sur la question, mais la plupart des dirigeantes reconnait que le leadership au féminin a un impact sur la performance financière de l’entreprise.

Lors de cette rencontre, Ghislaine TESSA KETCHA n’a pas hésité de dire ceci : « Oui il existe le management féminin. En effet, les hommes prennent la responsabilité d’un problème par contre, les femmes prennent soin d’un problème. Les femmes vont voir le problème dans son ensemble contrairement aux hommes. D’ailleurs, ce n’est pas anodin que mon entreprise s’appelle Millenium Immobilier, c’est parce que nous sommes engagés pour l’inclusivité des femmes ».

Au tour du professeure Gisèle ETAME LOE d’ajouter : « Le management féminin a cette touche dont la particularité est l’écoute. Il y a également une autre chose c’est l’intuition. Même si les hommes ont en, mais c’est plus développé chez les femmes. Elles ont une certaine intuition face à la difficulté. On peut aussi ajouter la distance. Les femmes prennent souvent la distance, que ce soit dans leur foyer ou en entreprise. Ce qui leur permet de bien analyser les situations. ».

Des analyses de ces dirigeantes, vous conviendrez que les femmes ont cette touche particulière qui les distingue.

Même au somment des États, les femmes font montre d’un bon leadership ce qui a des impacts positifs sur leur pays

Pendant la crise plusieurs pays gérés par les femmes se sont démarquées quant à la gestion de la COVID.

Zenger Folkman (ZF), le premier intervenant mondial dans la recherche sur le leadership, l’évaluation et les programmes de développement et de mise en œuvre et reconnu pour son système unique basé sur la mesure et le benckmark qui prouvent l’impact sur la performance des organisations, a fait une étude sur le leadership des femmes pendant la crise.

Cette étude a été reprise par Harvard Business Review Francce dans un article intitulé « les femmes sont de meilleurs leaders surtout pendant une crise ». 

Publié le 05 Août 2021, on peut lire : « Les femmes cheffes d’Etats ont été maintes fois saluées pour leur gestion du Covid-19, par exemple, la plupart des pays gouvernés par des femmes ont fait état de taux de mortalités inférieurs à ceux pays gouvernés par des hommes. Deux analyses mondiales d’évaluations à 360 degrés des dirigeantes, réalisées en 2012 et en 2020, ont révélé que les femmes entrepreneures étaient aussi perçues comme plus efficaces et que l’écart était plus prononcé pendant la pandémie.




Une autre analyse faite par le centre fort Economic Policy Research (CEPR) et le World Economic Forum et publié le 19 Août 2020 dans un article du magazine « les Echos Entrepreneurs » démontre que les femmes ont un bon leadership surtout pendant la crise.

Cette analyse basée sur les données de 194 pays montre que les États dirigés par des femmes présentent des résultats « systématiquement et significativement meilleurs » concernant la gestion de la crise du Covid-19, en freinant plus tôt l’épidémie et en subissant en moyenne deux fois moins de décès que ceux dirigés par des hommes. L’étude, menée par deux chercheuses Supriya GARIKIPATI, économiste du développement à l’Université de Liverpool et Urma KAMBHAMPATI, de l’Université de Reading suggère que cette différence « peut s’expliquer par les réponses politiques proactives et coordonnées » adoptées par les femmes dirigeantes.

Toujours dans le même article, on peut lire une autre analyse publiée sur le site « The Conversation ». Cette analyse avance une autre piste. Selon la professeure en développement international Kate MACLEAN, ces femmes sont des bons leaders car elles ont été élues au sein de systèmes politiques dans lesquels leur style de leadership, plus collaboratifs et démocratiques, peut être valorisé « car ils sont explicitement conçus pour tenir à distance les dirigeants populistes, les hommes forts », souligne cette analyse.

Parmi ces pays, on peut citer la Nouvelle-Zelande de Jacinda Arden, le Taïwan de Tsai Ing-wen, l’Allemagne de Angela MERKEL, le Danemark dirigé par Mette FREDERIKEN, la Finlande dirigée par la plus jeune Présidente au monde Sanna MARIN. En Afrique, on peut citer SAhle-Work Zewde.

Ces pays dirigés par les femmes ont su gérer la crise de la COVID-19 avec moins de morts et ont fait montre d’un très bon leadership.

Qu’elles soient dans le Top management des entreprises (Comité de Direction, Comité d’Exécution, Conseil d’Administration,), au sein des gouvernements ou à la tête des États, le leadership au féminin est un levier de performance des organisations et des États.

A l’heure actuelle de la permacrise (Covid-19, guerre en Ukraine, crise écologique, crise monétaire, crise alimentaire, …), les États, les organisations et entreprises gagneraient à impliquer plus de femmes dans leur Top Management.

La féminisation des postes n’est pas une question de faveur envers les femmes mais plutôt une question de rentabilité, de performance  et de business.

Ce qui est sûr, nous n’avons pas fini avec notre enquête sur le lien entre le leadership au féminin et la performance des entreprises, nous y reviendrons !

Bel Lauretta TENE,

Co-fondatrice du magazine Dirigeantes, leadership au féminin,

Co-fondatrice de l'Ecole du Leadership à impact

Associée et Directrice Générale Afrique RSE Congo    

                                                       

 


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