Anne BORING, l’enthousiaste Directrice de la Chaire pour l’Entrepreneuriat des Femmes de Sciences Po Paris et enseignante chercheure à l’Université Erasmes de Rotterdam


Anne BORING, l’enthousiaste Directrice de la Chaire pour l’Entrepreneuriat des Femmes de Sciences Po Paris et enseignante chercheure à l’Université Erasmes de Rotterdam
@Dirigeantes, leadership au féminin
  • 25 Mai 2024



Ses travaux de recherche portent sur la réduction des inégalités femmes hommes sur le marché du travail, avec pour objectif principal de réduire les écarts dans les trajectoires de carrière. Cela passe par exemple par la réduction des écarts salariaux et l’accès à des postes de dirigeantes pour les femmes. Elle s’intéresse aussi à préparation des étudiant.e.s pour l’insertion professionnelle.

 

Valoriser ses compétences, un peu plus difficile pour les femmes

 

A la fin des études, la première difficulté pour Anne BORING était de se rendre compte qu’il y a des inégalités sur le marché du travail et que ces inégalités peuvent se manifester de façon subtile. « Pour réussir à l’université, il suffit de bien travailler et d’obtenir des bonnes notes. Les notes servent ensuite de signal pour montrer votre compétence. Mais sur le marché du travail, les règles du jeu changent en ce qui concerne la reconnaissance de compétences. Je me suis rendu compte de la subtilité des inégalités comme la reconnaissance de sa compétence professionnelleIl faut alors faire savoir qu’on est compétente » précise-t-elle au magazine Dirigeantes, leadership au féminin. 

 

Selon la Directrice de la Chaire pour l’Entrepreneuriat des Femmes de Sciences Po Paris, la valorisation des compétences est un peu plus difficile pour les femmes « car elles ont tendance à se mettre moins en avant. C’est aussi mal vu pour une femme de se mettre en avant car il existe des normes sociales de modestie qui s’appliquent davantage aux femmes. Comprendre les nouvelles règles du jeu est un peu compliqué quand on commence son activité professionnelle. » Ce qui est un frein pour le développement des carrières. Anne BORING rappelle sa propre expérience «  le temps de me rendre compte et comprendre comment fonctionne le marché du travail, j’avais perdu du temps. »

 

L’enthousiaste qui travaille sur le genre dans les carrières et l’entrepreneuriat féminin 

 

C’est probablement pour permettre aux autres de gagner du temps qu’elle oriente ses recherches sur le genre. Sur le site de Sciences Po, Anne BORING est présentée comme Economiste, Chercheure Associée au Laboratoire Interdisciplinaire d’Évaluation des Politiques Publiques (LIEPP) et Assistant Professor au Département d’Économie d’Erasmus University Rotterdam. C’est en 2018 qu’elle a pris la direction de la première Chaire pour l’Entreprenariat des Femmes de Sciences Po Paris. 

 

Pour compléter la biographie d’Anne BORING, l’institution universitaire mentionne que ses travaux de recherche portent sur l’impact des stéréotypes de genre dans l’enseignement et l’entrée sur le marché du travail. Elle a en particulier étudié les biais de genre dans les évaluations des enseignements par les étudiants et les choix genrés d’orientation universitaire. Ses travaux actuels portent plus particulièrement sur les différences de genre dans l'entrepreneuriat et les carrières professionnelles. Elle a été responsable pédagogique pour l’économie et les mathématiques au Collège Universitaire de Sciences Po, ainsi que Conseillère Scientifique pour l’Innovation Pédagogique.

 

 

 

Le COVID 19, une crise plus féminine

 

Nous avons interrogé Anne BORING, sur l’impact de la crise sanitaire sur l’entrepreneuriat féminin. 

 

Voici sa réponse : Pour l’instant les métiers les plus touchés par le COVID 19 sont ceux où il y a beaucoup de femmes qui travaillent : les métiers de contacts sont très féminisés. Et la hausse du taux de chômage des femmes aux USA par exemple est plus importante. Cette crise a été plus féminine alors qu’il y a quelques années (en 2008 notamment) les crises touchaient plutôt l’emploi dans des secteurs plus masculins (construction et finance).

 

Concernant l’entrepreneuriat, le propre de l’entreprenariat c’est d’être créatif. On va voir ce que la crise va amener en terme d’innovation. Je suis un peu pessimiste sur le développement de l’entrepreneuriat des femmes à court terme, mais j’espère qu’il y a aura un développement à long terme.

 

L’entrepreneuriat peut être une alternative à l’emploi. Si les femmes ne trouvent pas l’emploi, elles peuvent créer des emplois. Mais ce n’est pas évident. 

 

Il y a aussi beaucoup d’initiatives qui visent à accompagner les femmes entrepreneures. Les pouvoirs publics peuvent aider à la formation et à la transition. 

 

TT et Bel Lauretta TENE

 

 


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