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Au Royaume-Uni, l’entrepreneuriat féminin fait face à un paradoxe troublant : alors que les femmes créent des entreprises innovantes, ambitieuses et performantes, elles n’obtiennent qu’une infime part du financement disponible. En 2025, la chancelière du Trésor britannique, Rachel Reeves, a tiré la sonnette d’alarme : seulement 1,3 % des investissements en capital-risque vont aux entreprises dirigées par des femmes. Un chiffre qui, loin d’être anecdotique, révèle un déséquilibre profond et persistant.
Malgré un écosystème entrepreneurial dynamique, le capital-risque britannique reste très largement dominé par des investisseurs masculins. Résultat : les femmes fondatrices accèdent difficilement aux réseaux, à la visibilité et aux financements qui propulsent les startups à forte croissance.
Cette marginalisation n’est pas seulement une question d’égalité : elle représente une perte économique majeure. Plusieurs analyses estiment que combler l’écart pourrait ajouter des centaines de milliards de livres à l’économie britannique, tant les entreprises créées par des femmes génèrent innovation, emplois et valeur.
Face à ce constat, Rachel Reeves a lancé un appel clair : changer les règles du jeu et libérer le potentiel des entrepreneures britanniques. Elle réclame :
· des stratégies publiques ambitieuses
· un engagement accru des fonds de capital-risque
· une meilleure représentation des femmes dans les instances d’investissement
· des dispositifs transparents pour mesurer la progression
Un message fort, au moment où le Royaume-Uni cherche à relancer sa croissance et à stimuler la compétitivité de ses entreprises.
Plusieurs programmes existent déjà, comme :
· l’Invest in Women Taskforce, qui mobilise des fonds dédiés
· le Women Backing Women Fund, géré par des investisseurs féminins
· des incubateurs et accélérateurs spécifiquement orientés vers les fondatrices
Même si ces initiatives progressent, l’inertie du capital-risque reste tenace. Tant que les femmes ne seront pas pleinement intégrées aux réseaux de financement, l’impasse persistera.
L’entrepreneuriat féminin ne se résume pas à la création de startups : c’est une question de représentation, de souveraineté économique et d’innovation durable. Soutenir les femmes entrepreneures, c’est :
· diversifier les perspectives dans les secteurs stratégiques
· stimuler l’innovation dans les technologies émergentes
· créer davantage d’emplois durables
· renforcer l’égalité des chances
Reeves remet aujourd’hui ce débat au cœur de l’agenda politique britannique.