Nathalie Mercier-Perrin, 57 ans, prendra la présidence du Cluster maritime français début janvier 2024. Elle sera élue officiellement le 12 décembre, après l’assemblée générale du cluster. Directrice du développement économique depuis 23 ans à Naval group, cette femme, très engagée auprès des filières maritimes, succède à Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster depuis 2014. Toutes les routes mènent à la mer. Le maritime, c’est 97 % de ce que l’on consomme. Dans la lignée de mes prédécesseurs, nous devons continuer à le faire savoir.  Nathalie Mercier-Perrin s’apprête à prendre la présidence du Cluster maritime français (CMF) au 1^er janvier 2024. Elle quittera donc son poste de directrice du développement économique de Naval group à cette date, après avoir travaillé durant 23 ans dans cette grande entreprise maritime française.

Nathalie Mercier-Perrin connaît bien l’économie maritime du pays :  Je n’ai jamais cessé, tout au long de ma carrière au sein du groupe, de m’engager sur les grands enjeux sociétaux et le fait maritime. En 23 ans à Naval group, j’ai apporté un intérêt particulier aux organisations d’une filière maritime en mutation, confrontée à des enjeux de débat public intenses, avec des questions de croissance, de réindustrialisation et de rayonnement. Il faut maintenant aller chercher les jeunes pour qu’ils s’engagent dans le maritime. Objectif, comme l’a dit Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer : un million d’emplois et 150 milliards d’euros de valeurs en 2030. Aujourd’hui, nous sommes à 97 milliards pour 400 000 emplois. 

Solide expérience

Titulaire d’un MBA et diplômée en 2007 de management général de l’Essec, Nathalie Mercier-Perrin possède une solide expérience :   À Naval group, j’ai accompagné le processus de transformation de trois sites industriels en centre de profit pour la recherche technologique du groupe. J’ai également Å“uvré au projet de création du Technocampus ocean, une plateforme de recherche mutualisée pour les filières navales, cofinancée par des industriels dont Naval group et la région des Pays de la Loire. En 2019, j’ai livré à la signature cinq grands projets de recherche et développement civil cofinancés par les États italiens et français. Ces projets visaient tous à améliorer les performances des navires de Fincantieri et de Naval group, via la société Naviris. 

Formation et transmission

Nathalie Mercier-Perrin, promue chevalier de l’ordre national du mérite en 2022, est également très attachée à la notion de formation et de transmission :  Il est nécessaire de fédérer les acteurs académiques, économiques et politiques. Objectif : développer l’économie maritime dans les territoires pour les positionner sur les marchés du maritime domestique et international. Depuis 2019, année de la 15^e Ã©dition des Assises de l’économie de la mer, je me suis impliquée au sein de la coalition de la transition écoénergétique maritime du Cluster maritime français. 

Nathalie Mercier-Perrin poursuit : Â« Par ailleurs, sur ma proposition au conseil d’administration de Universcience partenaires  (NDLR : Cité des Sciences et le palais de la découverte) , nous travaillons sur la vulgarisation des enjeux climatiques, d’attractivité des métiers et des femmes dans le milieu industriel. J’ai intégré la promotion Léonard de Vinci de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST). Cet institut dispense un cycle de formation et de diffusion de la culture scientifique et technique, d’animation du débat public autour du progrès scientifique et technologique et de son impact sur la société.  En mars 2021, Nathalie Mercier-Perrin a rejoint la liste des experts du HCERES, autorité française en charge de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche publique pour réaliser une première campagne d’évaluation de l’Ifremer. Le rapport est sorti en fin septembre 2022.

Frédéric Moncany de Saint-Aignan : neuf ans de présidence

Frédéric Moncany de Saint-Aignan, 64 ans, récemment promu officier de la légion d’honneur par le président Emmanuel Macron, élu mi-septembre président de la cité de la mer à Cherbourg, cèdera officiellement sa présidence au 1^er janvier 2024. Réélu en juin président de l’école nationale supérieure maritime (ENSM), il préside également France cyber maritime. Durant son mandat de neuf ans au sein du Cluster maritime, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, capitaine de 1^ère classe de la navigation maritime et ancien pilote du port de Rouen, aura Å“uvré avec force pour mettre le fait maritime en haut de l’agenda politique français.

À quelques semaines de quitter son mandat, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, précise qu’il  n’aime pas beaucoup l’heure des bilans. Je préfère toujours regarder vers l’avant, vers ce qui reste à faire. Néanmoins, si je regarde le sillage de ces neuf dernières années, j’y vois, une meilleure prise en compte de l’importance de l’économie maritime par nos décideurs politiques, économiques ou réglementaires. La venue pour la troisième fois du président de la République aux Assises de l’économie de la mer en est un marqueur fort. Je ne suis pas un homme fasciné par les chiffres mais de cette présidence du CMF, si je ne devais en retenir que deux, ce serait 353 membres en 2014 et près de 500 aujourd’hui ou encore, 69 milliards d’euros de valeur de production à comparer à 97 milliards d’euros sur la même période .

Le Cluster maritime français a été fondé en 2006 par l’armateur Francis Vallat. Le CMF rassemble tous les acteurs de l’écosystème maritime. Il est aujourd’hui composé de plus de 460 entités : entreprises de toutes tailles, pôles de compétitivité, fédérations et associations, laboratoires et centres de recherche, écoles et organismes de formation, collectivités et acteurs économiques locaux, ainsi que de la Marine nationale. L’ensemble de ces entités représente 388 000 emplois directs.