Justin TRUDEAU, le premier Premier Ministre féministe


27 Juillet 2020

« Fier féministe, Justin a constitué, pour la première fois dans l’histoire du Canada, un conseil des ministres où les femmes et les hommes occupent un nombre égal de sièges. » C’est par cette phrase que s’achève la présentation du Premier Ministre Justin TRUDEAU sur le site Internet du Gouvernement. Que ce soit au Forum de DAVOS, au Sommet du G7 ou à la Une du journal Le Monde, le dirigeant du pays de l’érable ne manque aucune occasion pour affirmer haut et fort son engagement féministe. Au niveau mondial, il est actuellement l’un des hommes qui assume sa fierté féministe sans se soucier des critiques et haussements d’épaules.

Les propos tenus le 10 septembre 2018 lors du Women in the World Canada résument bien son approche : « Au cours des 40 dernières années, au cours de la durée de ma vie, les femmes qui sont entrées sur le marché du travail ont fait croître le PIB du Canada d’un tiers. On cherche à savoir d’où viendra la prochaine croissance, c’est l’un des endroits évidents. L’autonomie des femmes entrepreneures et des femmes sur le marché du travail est essentielle pour créer le genre de croissance et de richesse dont notre société a besoin. ».

Le féministe Justin TRUDEAU, des discours aux actions

Dans le Gouvernement paritaire de Justin TRUDEAU, le poste régalien de Ministre des Affaires Etrangères est occupé par la très en vue Chrystia FREELAND très active dans les négociations économiques (ALENA) délicates avec les Etats-Unis. Le PM a aussi utilisé son pouvoir de nomination pour féminiser l’administration  : Julie PAYETTE, Gouverneure Générale, Catherine TAIT, première femme PDG de CBC/Radio-Canada, Brenda LUCKI, première femme à diriger la Gendarmerie Royale du Canada, Isabelle HUDON, Ambassadrice à la très stratégique Ambassade du Canada en France. Cette ancienne femme d’affaires et fondatrice de l’Effet A, un réseau de promotion des femmes a d’ailleurs co-présidé avec Melinda Gates le Conseil Consultatif sur l’égalité hommes-femmes mis en place par le Premier Ministre Justin TRUDEAU en amont du G7 organisé au Québec en juin. Il est aussi à l’initiative avec son homologue américain de la création du Conseil Canado-Américain sur l’avancement des femmes d’affaires et entrepreneures. Ce groupe de travail vient de publier un rapport avec une proposition choc sur la réduction des impôts des sociétés dirigées par les femmes. Présenté en février par le Ministre des Finances Bill MORNEAU, le budget 2018-2019 du Canada a été qualifié de « féministe » à cause de la priorité accordé à l’égalité de sexes avec le mot « femme » cité 679 fois. L’ambition pour le Gouvernement est d’attirer un maximum de femmes sur le marché du travail, de favoriser l’équité salariale, de promouvoir l’entrepreneuriat féminin, de proposer un congé parental de cinq semaines pour les pères. Portée par la Ministre de l’Emploi Patty HAJDU, l’équilibre travail – famille est au cœur de la refonte du Code du Travail qui sera adopté avant la prochaine fête du travail. L’aide internationale du Canada qui se veut aussi « féministe » dispose d’un budget de deux milliards de dollars sur cinq ans. Mais pour en bénéficier, les porteurs de projets doivent dorénavant intégrer les femmes et assurer l’égalité des sexes.

 Quand les banques canadiennes féminisent leurs portes-feuilles

L’impulsion politique du premier Premier Ministre féministe en faveur des femmes a des répercussions dans les institutions financières. Fin janvier, la Banque du Développement du Canada (BDC) avait déjà prêté 912 millions de dollars à plus de 1 600 entreprises détenues par des femmes. La banque CIBC vient d’annoncer l’émission des premières obligations sociales Women in Leadership au Canada. Elles visent les investisseurs institutionnels en titres à revenu fixe qui misent sur les entreprises qui accordent la priorité à la diversité des genres aux postes de direction à savoir : un minimum de 30 % des postes de direction ou des sièges du Conseil d’Administration sont occupées par des femmes, les entreprises ont signé l’Accord Catalyst 2022 ou elles ont au moins une femme qui siège au Conseil d’Administration et au moins une femme qui occupe un poste de direction.

Par Thierry TENE